
DATE
09.04.25
Sophrologie, kinésiologie, l’EFT (techniques de libération émotionnelle), la méditation de pleine conscience, l’hypnose, la cohérence cardiaque, le shiatsu, la réflexologie, la méthode Feldenkrais ou encore l’EMDR, pratiques corporelles d’ancrage ou de relaxation… Ces approches dites “psycho-corporelles” rencontrent un intérêt croissant, notamment pour leur efficacité dans la gestion du stress, des émotions ou de certains blocages physiques
Non médicales, non scientifiques mais souvent utiles en complément d’un suivi thérapeutique ou médical, elles s’inscrivent dans une recherche de mieux-être que beaucoup trouvent apaisante, concrète, et sans effets secondaires.
Mais ces pratiques s’accompagnent aussi d’un flou juridique et d’une absence de contrôle institutionnel. En l’absence d’un encadrement rigoureux, elles peuvent être détournées, mal utilisées, ou faire l’objet de dérives, parfois graves.
La Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires) alerte régulièrement sur les risques liés à certaines pratiques alternatives lorsqu’elles sont utilisées de manière non encadrée, dogmatique, ou à des fins de manipulation psychologique.
Dans ses rapports, elle cite notamment des exemples de praticien·nes tenant des discours pseudo-scientifiques, anti-médicaux ou ésotériques, parfois dangereux, qui peuvent isoler les personnes, les détourner d’un suivi thérapeutique légitime, ou les enfermer dans une relation de dépendance.
Le podcast Métadechoc, créé par la journaliste Élisabeth Feytit, est également une ressource précieuse pour comprendre comment certaines croyances ou pratiques en apparence anodines peuvent mener à des formes subtiles de manipulation. De nombreux épisodes reviennent sur les mécanismes d’emprise, la pensée magique, ou la posture toute-puissante de certains “guides” ou praticien·nes.
✅ Ce qu’on peut attendre d’une pratique saine :
Un accompagnement rigoureux, clair, transparent et respectueux ne repose pas sur des promesses. Il repose sur un cadre. Voici ce qui devrait être la norme dans toute pratique psycho-corporelle :
Un cadre laïque et non dogmatique : pas de croyance, pas de doctrine. L’accompagnement reste centré sur vous, votre expérience, vos besoins.
Une posture professionnelle : on ne promet pas la guérison, on ne rejette pas la médecine, on n’interprète pas vos souffrances comme des vérités universelles.
Des techniques simples et compréhensibles : vous avez le droit de comprendre ce que l’on vous propose.
Une relation équilibrée : la pratique vise à renforcer votre autonomie, pas à créer une dépendance.
Une complémentarité assumée avec la médecine : ces méthodes ne remplacent pas un suivi médical.
❌ Ce qui est à fuir :
Ces signaux doivent alerter sur un accompagnement potentiellement problématique :
✅ Comment reconnaître un·e professionnel·le fiable ?
Voici quelques repères concrets pour choisir un accompagnant éthique et compétent :
Une formation claire et vérifiable, issue d’une école référencée. Si ce n’est pas le cas : demandez des informations à la personne en question.
Un discours humble, sans vérité toute faite ni interprétation imposée. Aucune praticien.ne ne sait plus de choses que vous sur votre histoire, votre famille, vos ressentis.
Une transparence sur les tarifs, le cadre, la confidentialité.
Une écoute centrée sur vos besoins et votre autonomie.
Une absence d’influence idéologique ou communautaire.
Parce que toute personne en souffrance ou en quête de mieux-être traverse une période de vulnérabilité. Parce qu’un praticien n’est pas un guide spirituel. Parce qu’un bon accompagnement doit permettre avant tout de rester libre, lucide, autonome et en lien avec votre corps, vos choix et votre entourage.
Les pratiques dites « douces » peuvent être un soutien précieux et apporter un espace, un temps d’écoute, des outils corporels qui ne sont pas proposés dans les parcours de suivis médicaux.
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